Besoin de reconnaissance

Quelques années en arrière -disons: avant 2012- je ressentais du dépit en voyant mon travail photographique peu diffusé, peu exposé, peu acheté,…
Je pestais contre ce marché de l’art qui consacrait les uns et délaissait les autres et j’avais cette opinion répandue que les dés étaient pipés, que les choix étaient moins dictés par l’appréciation de la qualité du travail que par des motivations commerciales, etc… Bref, si je m’avouais une petite part de responsabilité dans cet état de fait, c’était quand même bien de la faute de ce système si je n’arrivais pas à obtenir cette reconnaissance.
Voilà ce que je me disais et je n’avais pas conscience d’être dans le déni de ma responsabilité.
J’avais besoin de reconnaissance et espérais améliorer ma sécurité matérielle et, au fond, il en allait aussi de l’estime de moi.
Je me sentais démuni et amer tant j’avais besoin d’honnêteté, d’appartenance et de considération.

Mais, cela, je ne le savais pas clairement et n’étais pas capable le formuler…

Heureusement, cela n’émoussais pas mon appétit créatif et j’entamais mon projet sur les limites du département du Gard. J’eus la joie d’intégrer un collectif (FTL) qui se montait en vue de produire un panorama de la France selon des approches artistiques très variées.

P52_D260, St Jean du Gard, Col de St Pierre

Absorbé par mon projet et, simultanément, par la découverte de la CNV, je voyais disparaître mes sentiments de dépit et d’impuissance tant mes besoins d’appartenance, de sens et de reconnaissance se trouvaient comblés par ailleurs. Naturellement, ce qui était lourd devint léger et, naturellement, vint ce que je ne cherchais plus.

Avec France(s) Territoire Liquide (FTL), la Bibliothèque Nationale de France François Mitterrand (BNF) organise une exposition du 24 octobre 2017 au 4 février 2018.
Dans cette vaste exposition collective, seront présentées des tirages de la série « 30 limites » réalisée dans le Gard.
Ces photographies ont aussi été exposées à Medellin au Musée d’Antioquia (février-mai 2017) puis au MAMBO à Bogota (mai-juillet 2017) dans le cadre de l’Année France-Colombie.

Quand je vois cela, je me sens un peu étonné, surtout amusé et très content aussi car, principalement, ce sont mes besoins de conscience et d’évolution qui se trouvent nourris à cet instant.

Et, pour l’équipe de FTL, qui a dépensé beaucoup d’énergie dans ce projet et m’a apporté un grand soutien, j’ai une immense gratitude dans le cœur.

 

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